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Cinquième témoignage de cette série, celui de Sébastien Martin, président du Grand Chalon. Il nous fait part d’une mesure innovante pour loger les soignants et confectionner des masques aux agents du territoire.
Quel moyen avez-vous trouvé pour aider les soignants ?
Nous avons une scène nationale, l’Espace des Arts, un théâtre qui a été rénové il y a tout juste une an et demi. Dans ce cadre, nous avons créé dans le bâtiment une résidence d’artiste. Il y a six chambres, avec une cuisine commune, au neuvième étage, à 45 mètres de hauteur. Cette résidence a été modifiée en résidence pour soignants. Depuis lundi dernier nous accueillons des soignants de l’hôpital de Chalon. Par exemple, nous hébergeons la directrice de la pharmacie de l’hôpital. Elle habite à Dijon donc dormir sur place lui évite de faire une heure de route tous les soirs.
Quelles sont les conditions pour que les soignants aient accès à ces chambres ? Et combien ont pu en profiter ?
Il faut qu’ils prennent contact avec le secrétariat de la direction de l’hôpital de Chalon. Ensuite, celui-ci nous prévient qu’une personne va venir. Cette semaine, nous avons eu deux chambres occupées.
Nous avons fait le choix, alors que le lieu a un statut d’EPCC (Établissement Public de Coopération Culturelle), de garder tout le monde ainsi que les liens avec les compagnies, pour que la création culturelle ne meure pas. Donc c’est le personnel du théâtre qui s’occupe des soignants. Ils font le petit déjeuner, assurent le gardiennage et le nettoyage. C’est presque une prestation hôtelière. Il n’y a pas de nuits minimum ou maximum, et bien sûr, nous faisons ça gracieusement.
Que se passe-t-il d’autre dans ce lieu ?
Crédit photo Julien Piffaut 
Au sein du théâtre, nous avons également une couturière. La semaine dernière, nous avons monté un atelier de confection de masque avec elle et quatre autres couturières de la direction de la petite enfance du grand Chalon. Les masques sont en tissu et le modèle a été validé par l’hôpital de Chalon. Aujourd’hui, ils sont utilisés par les éboueurs, les chauffeurs de bus et les agents de la petite enfance mobilisés dans le cadre du service minimum d’accueil. Nous en avons déjà produit 1400.
Quelles mesures avez-vous prises concernant la gestion des déchets, des transports et de la continuité alimentaire ?
Nous avons dû fermer les déchèteries parce qu’elles constituaient des lieux de « rassemblement », mais à part ça, tout fonctionne normalement. Sur le réseau de transport de bus du Grand Chalon, des choses ont changé. Il n’y a plus d’accès par l’avant, c’est uniquement par les portes du milieu. Nous avons également condamné les places à proximité du chauffeur pour éviter les contacts. Le nombre de personnes par bus est désormais limité à 10 maximum. Pour s’assurer que cette mesure soit respectée, nous avons ajouté un bus à certains horaires. Mais il y a un relâchement. Trop de personne utilisent le bus comme un moyen de faire une promenade, dont des personnes âgées. Enfin, au niveau de la continuité alimentaire des personnes âgées, il y avait déjà un système de livraison avec des bénéficiaires quotidiens, et nous constatons une augmentation des demandes sur ce service.
Propos recueillis par Lea Tramontin.