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Val-de-Marne (94) : Je retiens la solidarité des habitants et la vitalité de notre tissu associatif local

Durant cette crise Covid19, Territoires-Audacieux.fr se mobilise pour vous permettre de bénéficier de retours d’expérience réussies. Notre objectif ? Vous proposer des témoignages de terrain afin de faire remonter les bonnes pratiques du territoire face au défi du confinement et de ses conséquences.

Par ailleurs, Territoires-Audacieux ouvre son abonnement aux collectivités en ayant besoin durant cette période. Vous pouvez demander à recevoir l’ensemble de nos contenus en cliquant ici.

Nous avons également souhaité mettre en avant les initiatives de nos abonnés. Septième exemple avec l’interview de Jonathan Kienzlen, Premier secrétaire fédéral PS 94. Il revient sur la manière dont les élus de son parti ont pu réagir durant les deux derniers mois.

Comment les élus de votre communauté ont ils réagi face aux différentes décisions gouvernementales prises dans le cadre de la lutte contre le covid19 ?
Les élus socialistes, en particulier les 5 maires PS du Val-de-Marne (Alfortville, Boissy-Saint-Léger, Cachan, Créteil, Fresnes), ont été troublés par l’inertie de l’Etat sur de nombreux domaines, de la calamiteuse gestion de la pénurie de masques, à l’imbroglio sur l’ouverture ou non des marchés de plein air, en passant par les consignes contradictoires et lunaires de réouverture des écoles. C’est d’ailleurs pour cela qu’une « coordination des maires contre le COVID-19 » (https://coordomairesidf.fr) a rapidement émergée, à l’initiative de plusieurs maires de Gauche. Force est de constater que l’appareil d’Etat (Préfecture, ARS, DGS…), malgré la bonne volonté de ses fonctionnaires, n’était pas prêt à affronter ce genre de situation de crise sanitaire. Il faudra en tirer des conséquences pour aborder au mieux de nouvelles périodes de tension, qui sont inévitables à l’avenir même si n’en connaissons pas forcement le cadre.

Est-ce que votre territoire a su s’adapter à la hausse du nombre de personnes en difficulté ?

Toutes les communes socialistes ont mis en place, avec leur cellule de crise, différentes actions de solidarité pour accompagner les personnes en difficulté : portages de repas à domicile, appels des CCAS aux seniors, réseaux d’entraide entre voisins, réservation de logements d’urgence pour les femmes battues, courses alimentaires et de pharmacie pour les personnes à mobilité réduite… Nous n’avons pas non plus oublié que le confinement pouvait créer une forme de dépression et de troubles psychologiques, et il est apparu nécessaire de rompre l’isolement par des actions solidaires comme des concerts sur les balcons, des vidéos de personnalités locales rappelant les gestes barrières, ou des concours photos.

Au sein de votre territoire, y a t-il eu la mise en place d’initiatives afin de pallier les inégalités accentuées par cette crise ?

Bien évidemment, la crise COVID-19 a accentué les inégalités au sein de la population, la première étant celle du logement. On ne vit pas de la même manière un confinement en zone périurbaine comme le Val-de-Marne dans un 100 m2 avec jardin, et dans une barre d’HLM. Plusieurs bailleurs sociaux ont ainsi mené des enquêtes auprès des locataires pour voir quelles difficultés de paiement allaient émerger, et prendre rapidement des mesures pour alléger le fardeau des familles modestes. Il faudra également soutenir les associations locales qui vont être durement touchées au moment de la reprise, je pense en particulier aux secteurs culturel et sportif.

Qu’est-ce qui a particulièrement marqué pendant cette période ?

Deux éléments me semblent important à noter. Tout d’abord la solidarité entre les habitants, alors que l’on aurait pu penser que la peur du virus aurait incité les gens à se renfermer sur eux-mêmes. Au contraire, on a vu beaucoup d’entraide dans la population, et la vitalité de notre tissu associatif local. Ensuite, la capacité des Villes, des Départements, des Régions, à gérer la période de crise sanitaire a été spectaculaire. Les agents communaux, pour ceux que je côtoie au quotidien à Alfortville, se sont « défoncés » sur le terrain ou en télétravail, pour répondre aux nombreuses et légitimes sollicitations des habitants. Ils ont montré que l’échelon local était parfaitement pertinent, et le Gouvernement devrait s’en souvenir au moment où l’on parle d’une nouvelle phase de décentralisation.

Propos recueilli par Maëlle Alibert