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Loire-Atlantique : un portail pour que l’open data améliore le quotidien des habitants

Depuis 2011, le Département de Loire-Atlantique s’est engagé dans l’ouverture de ses données publiques afin de développer la transparence, partager la connaissance et faire découvrir l’innovation sur le territoire départemental. L’open data, comme on appelle cette libération des données, rend accessible à tous les utilisateurs beaucoup de données ouvertes, à partir d’un même portail. Pour mieux comprendre cette initiative, nous avons demandé à David Martineau, conseiller départemental en charge notamment de l’open data, de répondre à nos questions. 


Qu’est-ce que la mise à disposition des données en open data ?
L’open data ou libération des données est un mouvement citoyen qui met à disposition de tous les citoyens l’ensemble des données publiques à même de changer la vie quotidienne. Tout le monde est concerné : les associations, les journalistes, les entreprises, les étudiants, les enseignants-chercheurs, les collégiens, les familles, les particuliers, les artistes, les designers… Soit parce qu’ils participent à l’enrichissement des données et à la création de services, soit parce qu’ils utilisent eux-mêmes les services proposés. L’objectif est d’améliorer le quotidien de habitants. Les premiers jeux de données départementales sont en ligne depuis 2012 et chacun peut en disposer librement.

D’où vous est venue l’idée ?
Le Département de Loire-Atlantique, c’est 1,380 millions d’habitants, 4 300 km de routes départementales, 73 000 collégiens, 23 ports de plaisance et un grand port maritime, 133 km de côtes, 6 170 hectares d’espaces naturels, 236 circuits pour la randonnée, 200 bibliothèques… La collectivité dispose d’un important patrimoine immatériel qui concerne toutes les données collectées lors de l’exercice de ses missions et dont il a la propriété. C’est la condition nécessaire pour leur réutilisation libre. Toutes les politiques publiques dont le Département de Loire-Atlantique a la compétence peuvent être concernées. Par exemple dans le champ social, les mobilités, l’aménagement, l’éducation, l’action culturelle…

À quel besoin répondez-vous ?
En ouvrant ses données gratuitement dès juin 2011 et en créant le portail data.loire-atlantique.fr, le Département a joué la carte de la transparence et de l’innovation. Il fait partie des collectivités pionnières à s’engager dans cette initiative. Et depuis, il a vite progressé : 936 jeux de données sont disponibles sur la plateforme mutualisée. L’enjeu pour le Département est de continuer à produire des données, de garantir leur fiabilité et leur qualité. Les rendre lisibles et visibles est une des conditions de leur réappropriation par les usagers. Les besoins sont très divers et évoluent. 

Que faites-vous pour valoriser la disposition des données en open data ?
Nous travaillons depuis plusieurs années avec des écoles de l’enseignement supérieur, comme l’école de design, et participons à des hackathons de datavisualisation, comme celui organisé par Ouest Media Lab (collectif de médias). Nous avons aussi lancé un appel à projets qui a permis de soutenir 13 projets réutilisant nos données publiques, que cela soit pour des applications web ou mobiles, ou des projets culturels. Sur le portail open data, un onglet réutilisation permet également de voir quels usages sont faits des données par les réutilisateurs.

Comment fonctionne la plate-forme ?
La plateforme data.loire-atlantique.fr fonctionne sur l’outil Opendatasoft et permet de visualiser et de télécharger très facilement les jeux de données. Il est également possible d’aller interroger directement la donnée via des interfaces de programmation, ce qui permet de construire facilement des services nouveaux.

Avez-vous rencontré des difficultés ?
Rendre disponible les données dans des formats ouverts a été un travail de longue haleine. Les données disponibles pour les propres besoins de notre collectivité ne sont pas forcément adaptées à une ouverture à un large public. Cela questionne également les circuits de production et de mise à jour des données : qui est responsable de la donnée, quelle est la fréquence d’actualisation, quel niveau de qualité exige-t-on, sur quels outils s’appuyer pour fournir un service de qualité ? Cela nécessite de revoir nos processus et notre architecture technique, c’est compliqué et cela prend du temps. Mais au final, la collectivité est la première bénéficiaire de cette montée en qualité.

Combien cette initiative vous coûte-t-elle ?
Ce portail open data est mutualisé avec Nantes Métropole et la Région des Pays de la Loire. Les coûts de location et de maintenance de la plateforme sont donc partagés. Cela représente environ 35 000 euros/an pour le Département, sachant que la plateforme profite à l’ensemble des collectivités départementales sans coût supplémentaire.

Avez-vous des conseils à donner à un territoire qui voudrait faire la même chose ?
S’appuyer sur l’expérience des pionniers pour gagner du temps ! L’association open data France, dont le Département est co-fondateur, fait ce travail de mise à disposition de ressources et de bonnes pratiques. Il faut également s’appuyer sur les réseaux locaux qui sont mis en place pour accompagner les territoires dans l’ouverture des données publiques. Toute l’information est accessible sur http://opendatafrance.net/.

Propos recueillis par Claire Plouy