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Et si nous ouvrions le débat autour des mégacentres commerciaux pour réfléchir leurs impacts négatifs ?

Entre transition écologique et appauvrissement des centre-bourgs des villes moyennes, ne serait-il pas temps d’avoir une réflexion sur la construction des grandes zones commerciales ? C’est le pari que font les signataires de cette tribune publiée sur le Huffington Post : « Fast food et fast fringues, non aux centres commerciaux qui polluent notre territoire. » Partant de l’exemple de la construction du village des marques de Sorigny (37), ils exposent leurs idées sur ce sujet. L’un des signataires, Christophe Dupin, porte-parole EELV en Touraine a répondu à nos questions.
Quelle est votre idée derrière cette tribune ?
L’idée était de nationaliser le débat autour de ces mégacentres commerciaux de nouvelle génération qui ne font que poursuivre et accélérer leurs effets négatifs sur l’ensemble du territoire avec toujours plus d’artificialisation des sols, de désertification des centre villes, d’utilisation à outrance de l’automobile et donc de l’aggravation des rejets de CO2.
En quoi le projet est-il incompatible avec les idées que vous défendez ? 
Nous pensons que nous devons changer de modèle économique, trouver un système productif et de commerce moins destructeurs pour la planète et pour les conditions sociales de travail, ce qui implique de fait aussi une relocalisation d’une partie des productions de textile notamment. Il faut que l’écosystème technique ne soit plus destructeur de l’écosystème social et de l’écosystème naturel. 
Vous évoquez des boutiques de « fast fringues et de fast-food », à l’heure d’une transition écologique obligatoire comment agir pour forcer les français à changer leurs habitudes de consommation ?
Il s’agit effectivement d’enclencher un changement de mode de vie, il y a un enjeu sociétal important. Ceci est déjà à l’œuvre au niveau de l’alimentation, le manger bio et local que les écologistes ont porté depuis longtemps est en train de se populariser et gagne tous les ans des parts de marché. C’est bien grâce à la médiatisation, au travail des associations qui ont dénoncé les scandales alimentaires  et au travail de l’écologie politique que les choses avancent dans le bon sens même si c’est très lent et qu’en face les lobbys sont très puissants. Notre action contribuera peut être aussi à sensibiliser la population sur la surconsommation de textile et les impacts sur l’environnement. Nous devons remettre au goût du jour le fait de réparer ses vêtements plutôt que de les jeter par exemple, c’est en fait aussi cela l’économie circulaire, il faut viser à mieux gérer nos ressources, viser le zéro déchet.
Votre tribune est reliée à l’actualité des Gilets Jaunes, pourquoi ?
Les gilets jaunes se plaignent de leur dépendance à l’automobile, les habitants des zones périphériques sont éloignés des commerces, des services publics, des emplois, des loisirs. L’écologie politique que nous portons veut stopper cette course en avant du tout automobile qui nous mène dans le mur et qui touchera encore plus les plus pauvres. Nous devons relocaliser les commerces de proximité, faire revivre les centre villes et village, il faut intégrer un prix de l’essence plus cher pour faire de nouveaux calculs économiques. alors les prix des biens en hypermarchés seront encore moins intéressants que ceux des commerces de plus petites surfaces mais de proximité. C’est une façon aussi de recréer des emplois! L’État a donc un rôle important à jouer dans l’aménagement du territoire, il est temps de stopper ces créations de centres commerciaux et notamment ces villages de marques destructeurs de liens sociaux et d’environnement. Ce n’est pas moins d’État dont nous avons besoin mais d’un État plus efficace pour redistribuer les richesses et réduire les inégalités de toutes sortes.